




Rouyn-Noranda
Fermeture de l’Église Immaculée-Conception le 14 novembre 2021 Témoignage
d’une paroissienne
Un événement comme celui qui nous rassemble ce matin fait remonter bien des souvenirs dans nos têtes et dans nos cœurs n’est-ce-pas ?
Pour ma part, me revient d’abord le souvenir de la construction de cette église, (même si je n’étais pas très vieille à cette époque), et surtout le souvenir de l’engagement communautaire qui l’avait portée, que ce soit pour la levée de fonds ou pour la réalisation des travaux. Je me rappelle particulièrement la corvée qui avait été organisée pour couler le solage et le plancher du sous-sol : 32 heures de travaux sans arrêt réalisés par des équipes d’hommes qui se succédaient pour charroyer les brouettes de ciment. Et le curé du temps, le Père Bergeron, le bas de la soutane retroussée dans le ceinturon, qui charroyait aussi sa brouette de ciment. Les hommes venaient travailler au chantier après leur travail à la mine. Il fallait le faire ! Les femmes quant à elles préparaient les repas. Les chroniques de l’époque disent que les enfants, eux, priaient à l’école !
Cet engagement des paroissiens et des paroissiennes ne s’est pas arrêté à la fin de la construction de l’église. Aussi loin que je me rappelle, notre vie paroissiale s’est déroulée sous le signe de la coresponsabilité. En cela nous sommes redevables aux Oblats de Marie Immaculée qui ont eu charge de notre paroisse de l’origine jusqu’au regroupement des paroisses de la ville... et il faut leur rendre hommage. Ils nous ont toujours incités à prendre notre place en Église, et ils nous ont aussi toujours fait une large place ; plusieurs parmi nous pouvons en témoigner. Ainsi, dès le début des années 60, notre paroisse avait déjà son Conseil paroissial de pastorale qui comptait 19 laïques : 10 femmes, 9 hommes. Déjà un exemple de partenariat hommes/femmes en Église. Puis, au début des années 90, dans une perspective de préparer l’avenir, une équipe de prédication composée de laïques et animée aussi par une laïque a vu le jour. Notre communauté, bien que tissée serrée, ne s’est jamais repliée sur elle-même et ne s’est pas limitée au culte. Elle a su se faire solidaire des besoins des autres, autant ceux d’ici que ceux d’ailleurs. Mon expérience à l’Immaculée a été une de mes plus belles expériences d’Église et elle m’a permis d’apprendre ce que ça veut dire « faire Église ».
Mme Éliette Cliche-Aubry

Photo-source: Histoire de chez nous