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Jean-Paul II et OMI 

 

 

Un père qui n’avait pas peur d’exprimer ses sentiments. Il est de tradition que pendant un Chapitre général, les participants aient une audience avec le Saint Père. Pendant ces audiences avec les représentants des Oblats du monde entier, Jean Paul II a toujours trouvé moyen de nous montrer sa bienveillance et son affection.

 

 Pendant son pontificat, les Oblats ont tenu cinq Chapitres généraux. Je me souviens de ses paroles au cours du premier et du cinquième. Le 5 décembre 1980, il disait: «Quand je regarde votre grande famille, mon cœur est rempli d’admiration parce que vous êtes missionnaires du Christ, Oblats de la Vierge Marie!» 

 

Encore plus poignant fut le salut adressé aux Oblats, le 24 septembre 2004. A l’époque, comme le Pape avait de la peine à parler, c’était normalement quelque prélat de la Curie qui lisait le texte du discours du Saint Père. Mais avant que cet interprète prenne le micro, le Pape lui-même dit ce qu’il portait dans son cœur: «Bien chers, je suis heureux que pendant le Chapitre général de votre Institut, je puisse vous accueillir et vous assurer de ma proximité spirituelle dans la prière… Merci pour la gentillesse que vous montrez au Successeur de Pierre. A mon tour, je vous rends la pareille avec affection, et je le fais à cause de la dévotion que j’ai pour votre Père Fondateur, St. Eugène de Mazenod, ainsi que par respect pour votre Congrégation mariale et missionnaire.»

 

Un père qui appréciait notre ministère. Parlant aux participants du Chapitre général de 1986, le Saint Père concluait en disant que les Oblats de Marie Immaculée ont écrit, pendant 160 ans, un magnifique chapitre de l’histoire missionnaire de l’Eglise, du Grand Nord à l’Equateur. Dans ce même discours, il félicitait le Chapitre pour sa volonté de lancer un nouvel effort missionnaire en direction des pauvres de ce monde, ainsi que pour favoriser le renouveau de la vie de communauté, soutien du zèle religieux et apostolique. Il nous rappelait que ce zèle est la clé du problème des vocations religieuses et sacerdotales; en effet, comment des jeunes gens pourraient-ils frapper à la porte de communautés médiocres et immergées dans le monde séculier?

 

En appréciant les bons résultats du ministère des Oblats, Jean Paul II nous enseignait à en remercier Dieu et à le situer dans le contexte global de l’Eglise. Le 24 septembre 1998, il nous dit: «Ensemble avec vous tous, je remercie Dieu pour le travail accompli par les Oblats. Par votre présence sur tous les continents, surtout dans les régions éloignées, vous êtes au contact des gens de différentes cultures et traditions; vousêtes un signe de l’universalité de l’Eglise et de son souci pour tous les peuples… L’Eglise apprécie votre disponibilité et votre bonne volonté à répondre à l’appel du Christ partout où vous êtes envoyés et à vous y engager au service des Eglises locales.»

 

Un père capable de faire confiance et de déléguer des responsabilités importantes. Les Oblats qui travaillent dans diverses institutions du Saint Siège sont un signe de la confiance de Jean Paul II envers la Congrégation. C’est impossible d’en faire la liste, mais nous devons mentionner le P. Marcello ZAGO, qui, dans les années 80, a été le premier de liste des secrétaires du Secrétariat pour les Non-Chrétiens, et après 1998, le Secrétaire de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples. Il convient aussi de citer le P. Joseph METZLER, chargé des Archives Secrètes du Vatican, et le P. Joseph KUC, qui, pendant des années, a été le recteur du Collège Pontifical Missionnaire de Rome.

Un signe qui ne trompe pas de la confiance du Pape envers certains Oblats, ce sont les nominations épiscopales. A ce propos, je me souviens volontiers d’un événement que m’a raconté notre ancien Supérieur général, Mgr Marcello Zago. Lors d’une des multiples rencontres qu’il eut avec le Saint Père, la conversation portait sur les activités de la Congrégation; puis elle a tournée sur la question de la croissance de l’Institut et des nouvelles vocations. Le Pape demanda si la courbe démographique descendante des membres et des vocations allait se redresser. Le Père général dit avec regret que, vu le manque de vocations, la courbe allait continuer à descendre, excepté pour une classe, celle des évêques qui continuait à croître. Le Saint Père approuva et répondit: «Bon, des évêques, je puis encore en ajouter, mais les vocations, cela dépasse mes compétences.» En effet, pendant son pontificat, il y eut 36 Oblats nommés évêques (dont un cardinal), deux Préfets apostoliques et un Supérieur «sui juris».

 

Un père généreux dans ses dons. Sans conteste, le don le plus précieux de Jean Paul II à la Congrégation fut sa confiance envers les Oblats, leur confiant des responsabilités importantes dans l’Eglise. Il nous a accordé une audience de groupe à chaque Chapitre général, et parfois en particulier, en échangeant quelques phrases, un chapelet et une photo-souvenir. Cependant le don à la Congrégation qui restera pour toujours, et donc le plus précieux pour tous les Oblats, est la canonisation de notre Fondateur, Eugène de Mazenod, et la béatification des PP. Joseph Gérard et Joseph Cebula. (Pawel Latusek)

 

 

Pour nous, les Oblats, saint Eugène était un homme passionné avec un grand amour pour Jésus-Christ, pour l’Eglise et pour les pauvres, trésors qu’il partagea avec le peuple de Marseille pendant trente-sept ans, comme vicaire général, puis comme évêque.

Dans le même temps, il a été Supérieur général des Missionnaires Oblats et a guidé cette congrégation grandissante depuis la maison épiscopale, de l’autre côté de la rue.

 

C’est de cette même ville qu’il nous a envoyés pour prêcher l’Evangile dans le monde. La statue de sainte Véronique essuyant le visage de Jésus, dans cette cathédrale, est une réplique de la statue du sanctuaire de Notre-Dame de la Garde, dédiée à tous les missionnaires qui ont quitté Marseille «pour aller essuyer le visage de Jésus souffrant» partout dans le monde. Nous, Oblats, sommes fiers de continuer à suivre son inspiration dans près de soixante-dix pays, avec plus de quatre mille missionnaires et de nombreux laïcs associés.

 

Il y a cent cinquante ans, saint Eugène était mourant ici, à Marseille. Il a béni les Oblats qui étaient là avec lui et les a encouragés à vivre dans la charité les uns envers les autres et à avoir du zèle pour la mission. Ce sont les mots que vous voyez inscrits sur sa tombe. Le jour de sa mort, ceux qui l’entouraient ont commencé à réciter une de ses prières préférées, leSalve Regina.A ces derniers mots: «O clemens! O pia! O dulcis Virgo Maria!», Mgr Eugène de Mazenod est mort.

 

Cette prière est devenue très chère à tous les Oblats, et nous avons la tradition de la réciter tous les jours. Chaque fois que les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, envoyés à l’étranger pour les terres de mission, partaient à bord de navires du port de Marseille, leur dernière vision de la France était la statue de Notre-Dame sur le sommet du sanctuaire de Notre-Dame de la Garde. La plupart d’entre eux savaient qu’ils ne reviendraient jamais en France, et ils chantaient leSalve Reginaà la Bonne Mère. C’était une très forte expression de leur offrande missionnaire, de leur dévotion à Notre-Dame et de leur union avec saint Eugène, au moment de partir donner leur vie à la prédication de l’Evangile aux plus abandonnés.

 

Réjouissons-nous de sa mémoire en invoquant avec beaucoup d’amour la Mère de Miséricorde, la Bonne Mère, en chantant leSalve Regina,

 

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