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Eugène de Mazenod et ses derniers sacrements

 

1814 - « C’était aux casernes où étaient entassés 2000 prisonniers autrichiens que je pris ce qu’on appelle la maladie des prisons, se souvient Eugène. Le jour de saint Joseph j’étais le matin à toute extrémité. »

Son état est tel que les derniers sacrements lui sont administrés. Et puis, voici que, contre toute espérance, un mieux soudain se produit qu’Eugène attribue sans hésiter aux prières qui ont monté d’un peu partout. Il se souvient particulièrement de la campagne d’intercession des jeunes Congréganistes qu’il décrira en détail dans le Journal de la Congrégation de la jeunesse.

« Tous ceux qui en étaient les témoins en versaient des larmes et ne pouvaient s’empêcher de se joindre à eux dans cet exercice de charité et de piété vraiment filiale. Et pourquoi n’ajouterais-je pas une circonstance qui augmente le mérite de leur action. Nous étions dans le mois de mars, au moment où la rigueur du froid se fait sentir davantage; chers enfants! que ne vous est-il donné de lire dans mon cœur tandis que j’écris ces lignes!!! Eh bien! pour que l’œuvre de miséricorde qu’ils voulaient faire pour moi ne portât aucun préjudice à leurs études, ils devançaient l’aurore, et se rendaient de grand matin malgré les frimas à l’église où chaque jour ils assistaient au Sacrifice qui était offert en leur nom aux frais de leurs petites épargnes destinées à leurs menus plaisirs. Le soir, au sortir de la classe, ils se réunissaient encore dans l’église de la Madeleine pour y faire en commun des neuvaines qui étaient en quelque sorte devenues publiques. Ah! c’est à juste titre qu’on s’entretint dans toute la ville d’une conduite aussi digne d’éloges, et qu’on conçut pour ceux qui avaient mérité par-là l’approbation de tous les honnêtes gens la plus sincère estime… Enfin, le Seigneur m’ayant rendu aux vœux de cette chère jeunesse, je fus bientôt à même d’aller en personne rendre grâces à Dieu aux pieds de ces mêmes autels où il avait été invoqué pour moi avec tant de ferveur. »

 

Comment le ciel aurait-il pu demeurer sourd à la prière de tous ces jeunes chez qui Eugène avait fait monter foi et espérance ? Quel exemple pour la population aixoise témoin de tant de ferveur ! Et quelle joie devant le mieux inattendu et définitif qui se produit chez celui que l’on croyait condamné !

(*) Journal de la Congrégation de la Jeunesse, mai 1814, E.O. XVI

Source: photo, paroisse St-Hélier, Rennes (France)

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