





Prêtre missionnaire
Le prêtre missionnaire est d’abord animé par une vision: il contemple le monde actuel comme animé et habité par Dieu, l’Emmanuel qui a planté pour toujours sa tente au milieu de nous. Loin de se lamenter d’abord sur ce qui ne va pas, il est capable de reconnaître l’Esprit à l’oeuvre dans tout ce qu’il y a de beau et de bon, de vrai et de juste, de noble et de digne d’être aimé, à comme invitait Paul dans sa lettre aux Philippiens (4,8). Le prêtre missionnaire aime le monde actuel et son environnement humain avec le regard et le coeur de Dieu. Il est le sacrement de l’admiration de Dieu pour son oeuvre passée, présente et à venir. Il est un spirituel, homme de l’Esprit, qui préside à la sacramentalité de la vie sous toutes ses formes et dans ses différentes dimensions.
Pas pour autant naïf
Contemplatif et reconnaissant pour la générosité concrète de Dieu dans son milieu de vie, le prêtre missionnaire n’est pas pour autant naïf au point de ne pas déplorer toutes les situations de souffrances, de misères et de détresse qui font partie intégrante du milieu dans lequel il vit. Il manifeste donc compassion, sollicitude et solidarité avec toutes les personnes qui ont de la peine, qui sont blessées, exclues, désemparées et malades. Il ne fuit pas les lieux de souffrance: bien au contraire, il s’y sent appelé et envoyé. Il répond à partir de ses dons certes, mais en même temps il tente constamment d’éveiller ses contemporains, ses proches et les autres chrétiens à répondre avec lui à ces besoins. Il est conscient que la mission est essentiellement coopération et collaboration. Il promeut donc en tout la co-responsabilité et l’interdépendance dans toutes les activités et oeuvres. Devant l’ampleur des besoins et la gravité des urgences, la figure du bon samaritain ne peut avoir qu’une physionomie collective, qui a pour nom le Corps du Christ dont il est un membre. Homme de compassion, le prêtre est un prophète, qui fait écho à la souffrance d’un Dieu Père qui se fait solidaire de la misère humaine et du combat contre les forces de destruction.
Promesses d’avenir
Enfin, et il n’est évidemment pas question d’être exhaustif, le prêtre missionnaire vit d’espérance et sait reconnaître en tout et avec tous et toutes les promesses d’avenir et les semences d’une terre nouvelle. Libre à l’égard de l’obsession de faire une différence à tout prix avec les gens, dégagé par rapport au besoin compulsif de résultats immédiats, et peu préoccupé d’être absolument reconnu comme quelqu’un d’exceptionnel, le prêtre missionnaire cherche en toute circonstance à promouvoir la communion et la réconciliation entre les personnes, à donner aux communautés accès à l’Évangile comme Bonne nouvelle et au Christ comme chemin de Vie. Conscient que les grands changements commencent par de petits gestes, il encourage et supporte toutes les initiatives et interventions, si modestes soient-elles, au service du bien commun et des collectivités tout comme de la protection de la création. Il est un homme du Royaume de Dieu à venir, et pourtant déjà présent au milieu de nous, à qui a des yeux et du coeur pour l’accueillir. Le prêtre un pasteur au service d’une culture de la vie en abondance.
La moisson est abondante
Oui, plus que jamais, nous avons besoin de prêtres missionnaires. Car aujourd’hui encore, la moisson est abondante. Et nous prions pour que cet appel retentisse comme tantôt une brise légère au coeur des gens disponibles et tantôt comme un cri provenant des personnes et des communautés en quête d’espérance.
Luc Tardif, OMI
Supérieur provincial, Notre-Dame-du-Cap
La Médaille Pro Ecclesia et Pontifice
Provincial des Oblats pour services exceptionnels
Le 8 décembre dernier, dans le cadre de la fête de l'Immaculée, Mgr Terrence Prendergast présidait l'eucharistie et remettait cette médaille à quelques personnes, dont le père Luc Tardif ainsi que sœur Lorraine Desjardins, supérieure générale des Sœurs de la charité d'Ottawa. Cette décoration papale a été établie par le Pape Léon XIII le 17 juillet 1888. Elle est habituellement décernée à des laïcs ou à des membres du clergé pour des services exceptionnels rendus à l'Église. C'est la plus haute distinction qui peut être attribuée à des laïcs par le Pape. À noter que plusieurs confrères de la province ont déjà reçu cette distinction, entre autres les pères Alexandre Taché, Yvon Beaudoin, Francis Morrisey, Eugene King et sans doute quelques autres encore.

Le père Luc Tardif, OMI, entouré d'amis et, à gauche, du nouveau recteur du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, Pierre-Olivier Tremblay, OMI
Photo: courtoisie
