




RÉJEAN VIGNEAULT, OMI
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Je m'appelle Réjean Vigneault.
Je suis un oblat de Marie-Immaculée
et coordonateur à Mission Vocation.
J'accompagne les candidats à la vie oblate lorsqu'ils vont vivre des sessions de formations.
Pour tous renseignements me contacter au numéro de téléphone: 819-995-0357
et mon courriel: rejean.vigneault@videotron.ca.






Le comité MISSION-VOCATION
De gauche à droite, Réjean vigneault, OMI, Rémi Lepage, OMI, Pierre-Olivier Tremblay, OMI et le provincial des Oblats de NDC,
Luc Tardif, OMI

par Luc Tardif, OMI
Supérieur de la Province Notre-Dame-du-Cap
Lors d’un rassemblement oblat, j’ai cru entendre un confrère qui confessait publiquement ne plus prier pour les vocations, compte tenu du fait que nous l’avons fait depuis trente ans sans grand résultat apparent. Je suis rentré chez moi pour le moins interpellé par cette déclaration. Peut-on prier pour les vocations? Faut-il prier pour les vocations? À mes yeux, la réponse est sans équivoque. Je la puise précisément dans ce passage de saint Luc où Jésus appelle et envoie soixante-douze disciples en mission.
«Après cela, le Seigneur désigna soixante-douze autres disciples et les envoya par deux, devant lui, dans toute ville et localité où il devait aller lui-même. Il leur dit: «La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson.» Lc 10, 1-2
Prie-t-on encore pour les vocations?

Prier sans tomber dans la routine?
Avant de laisser partir ses disciples, Jésus les invite d’une part à partager sa vision de la réalité: «La moisson est abondante». Puis, il leur demande de prier le maître de la moisson. Ces deux appels font donc partie intégrante de la vocation missionnaire. Le missionnaire est un «appelé» qui participe à la vision de Dieu sur l’humanité: «La moisson est abondante». Le missionnaire est une personne qui prie et supplie le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Il semble que ce sont les deux attitudes de base de toute vocation et pratique missionnaires.
Oui, il faut prier pour les vocations. J’oserais dire que ce n’est pas optionnel mais bien au coeur de notre vie et de notre engagement missionnaire. En priant pour les vocations, nous reconnaissons et célébrons le Dieu qui nous a choisis et qui nous envoie ensemble. Toute prière est un acte de foi qui «qualifie» le Dieu dans lequel nous croyons. Or, le Dieu que nous confessons en Jésus-Christ est un Dieu qui s’occupe et se préoccupe de l’humanité, un Dieu affecté par la misère du monde, un Dieu déterminé à entendre et à répondre aux cris de l’humanité avec l’engagement et la participation des hommes et des femmes de chaque génération.
La prière pour les vocations nous ouvre donc les yeux sur le Dieu dans lequel nous croyons. Elle nous donne d’entrer dans sa vision du monde. Elle élargit notre conscience des besoins de salut de l’humanité. Elle nous libère de la tentation de croire que nous suffirons à la tâche. Elle nous protège contre l’illusion de nous considérer comme propriétaires de ce que nous faisons. Elle nous maintient dans la joie et l’humilité de l’interdépendance avec l’autre, avec tous les autres au service du Royaume. Elle nous éveille à notre responsabilité de participer aux invitations que Dieu adresse à ceux et à celles qui n’ont pas encore entendu l’appel, qui n’ont pas encore été «remués» par l’abondance de la moisson. Elle exprime notre communion fidèle à ce Dieu qui ne démissionne pas devant l’ampleur des urgences et ne se lasse pas des lenteurs des réponses. Elle nous ouvre à l’avenir et nous oblige à tout mettre en oeuvre pour accompagner, dès maintenant, ceux et celles qui rêvent d’un selon le coeur de Dieu et cherchent leur mission.
Faut-il encore prier pour les vocations?
La prière est vitale
Comment est-il possible de «prier pour les vocations» sans tomber dans la routine des formules toutes faites?
Comment devenir créateur et inventif dans cet aspect de notre prière personnelle et communautaire?
La prière pour les vocations affecte ainsi notre expérience de Dieu et la perception que nous avons de nous-mêmes. Elle modifie aussi notre regard sur les autres. Toute personne est appelée à participer à notre projet de Dieu, à collaborer au service du Royaume. Il ne nous appartient pas de définir les modalités de leur propre engagement dans la mission que Dieu réalise dans l’humanité. Cela dépasse nos compétences. En laissant aux autres et à Dieu le soin de clarifier leur propre mission, nous serons libérés du danger de considérer que Dieu ne répond pas à nos prières parce que nos frères et soeurs n’entrent pas dans nos propres projets et visées.
La prière pour les vocations est donc absolument vitale pour la santé de notre vie missionnaire et de notre annonce du Royaume, en gestes et en paroles. Que le Dieu de «l’abondance de la moisson» continue de nous tourner vers lui pour le supplier «d’envoyer des ouvriers à sa moisson». Nous deviendrons ainsi nous-mêmes davantage missionnaires.