





La Rivière Mécatina
La rivière Mécatina est majestueuse. Son eau douce et poissonneuse irrigue un vaste territoire habité par les Innus d’antan et d’aujourd’hui. Pas très loin de la frontière du Labrador campaient les grands parents de Jean Mark. Cet automne, c’est à son tour, avec ses enfants et petits-enfants de perpétuer cette riche tradition culturelle. Quel privilège pour moi de vivre cette belle expérience !
Une vraie immersion dans la vie ancestrale des Innus. Dix personnes au total, nous avons passé deux semaines dans les tentes en toile avec une douce litière de sapin. Jour 2, sortie en canot. Le canot de Jean est très spécial. C’est en fait deux canots reliés par deux morceaux de bois, munis d’un petit moteur. Tôt le matin, nous descendons la rivière. Au bord de la rivière, j’aperçois des beaux panaches. C’est un orignal qui nous fixe droit dans les yeux. Il est grand, et se fond parfaitement dans son paysage. C’est alors que tout enthousiaste, je me tourne vers mes trois compagnons pour crier ou murmurer : un orignal... là-bas ! Vite il est reconnu par les autres. Mais il est immobile et nous regarde sans crainte. C’est un animal magnifique !
Peut-être qu’il se disait que font ces gens ici ? Que cherchent-ils ? Nutshimit, le territoire de Jean Mark est une terre bénite. Beaucoup de castors, lièvres, perdrix, ours, porc-épic, etc. La journée commence à l’aube avec la première lueur du jour et s’achève au coucher du soleil vers 5h. Chaque matin, il y a la prière à la radio animée par Antoine Bellefleur de La Romaine, suivie du temps d’échange radiophonique entre les différentes familles. Ici, il faut travailler tout le temps : chercher l’eau à la rivière, repérer le meilleur bois de chauffage, faire la banique, du thé, etc. C’est un réservoir d’activité,
une véritable école de vie. Dans le territoire, les aînés font découvrir la présence, l’amour et la bonté de Dieu aux jeunes.
Gérard Tsatselam, omi