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UN CERTAIN CARÊME – (1813) 

Quand Eugène désire une chose, il met tout en œuvre pour le réaliser. Son rêve de travailler auprès des pauvres va se concrétiser de la belle façon comme en témoigne le célèbre sermon en langue provençale du carême 1813 à la Madeleine. 

« Pendant le carême de 1813, on le trouve à prêcher tôt le matin dans l’église de la Madeleine pour les serviteurs et les domestiques. Le choix de cet auditoire est digne de remarque; dans les notes qu’il écrit à cette occasion. Il écrit : « Il y aura, pendant ce saint temps, de nombreuses instructions pour les riches, pour ceux qui ont reçu une éducation. N’y en aura-t-il point pour les pauvres et les ignorants? [...] Les pauvres, portion précieuse de la famille chrétienne, ne peuvent être abandonnés à leur ignorance». (*) Le texte de cette instruction de carême, qui est l’un des premiers que nous ayons de sa prédication, fait appel aux «artisans, domestiques, cultivateurs, paysans, indigents obligés de mendier leur subsistance». 

Stupéfaction admirative ou réprobatrice selon le cas. Les gens ‘’bien’’ sont offusqués alors que les ‘’autres’’ découvrent leur importance aux yeux de Dieu. (*)http://www.omiworld.org/dictionary.asp?v=10&ID=1122&let=P&pag=2

UN CARÊME 1813 – (Suite) ARTISANS, DOMESTIQUES, PAYSANS… 

Carême 1813 en provençal…Après avoir fait retentir la déclaration : « Chrétiens, connaissez votre dignité, avec saint Léon je vais vous appeler participants de la nature divine », Eugène s’adresse maintenant à diverses catégories de pauvres gens en leur montrant comment, à la lumière de ce que Dieu leur apprend à être, ce que le monde pense d’eux, et comment la façon dont elle les traite est contraire à ce qu’ils sont vraiment : « plus précieux aux yeux de Dieu que toutes les richesses de la Terre. » 

« Artisans, qu’êtes-vous selon le monde? Une classe de gens voués à passer leur vie dans l’exercice pénible d’un travail obscur qui vous met dans la dépendance et vous soumet aux caprices de tous ceux de qui vous briguez la pratique. Domestiques, qu’êtes-vous selon le monde? Une classe de gens esclaves de ceux qui vous paient, exposés au mépris, à l’injustice et souvent même aux mauvais traitements des maîtres exigeants et quelquefois barbares qui croient acheter le droit d’être injustes envers vous pour le faible salaire qu’ils vous accordent. 

Et vous cultivateurs, paysans, qu’êtes-vous selon le monde? Quelque utiles que soient vos travaux, vous n’êtes calculés que sur la valeur de vos bras et s’il vous tient compte quoique à regret de vos sueurs ce n’est qu’autant qu’elles fécondent la terre en l’arrosant. » (Instructions familières en provençal, données à la Magdeleine en 1813) 

Le dernier groupe auquel Eugène parle, est celui des mendiants qui n’ont pas d’autre choix de gagner leur pain quotidien… Eugène, d’autre part, se sent épris par les pauvres et c’est à eux qu’il souhaite offrir la transformation de l’estime de soi que Dieu seul peut apporter… 

« Que sera-ce de vous pauvres indigents, obligés par l’injustice des hommes ou par la rigueur du sort à solliciter votre chétive subsistance, à mendier avec importunité le pain qu’il vous faut pour soutenir votre existence. Le monde vous regarde comme le rebut de la société, insupportables à sa vue qu’il détourne de vous pour ne pas s’apitoyer sur votre état qu’il ne veut pas soulager. 

Voilà ce que pense le monde. Voilà ce que vous êtes à ses yeux! C’est pourtant là le maître que vous avez choisi, c’est à lui que vous avez jusqu’à présent prostitué vos hommages. Qu’en pouvez-vous attendre? L’insulte et le mépris, voilà la récompense qu’il vous prépare; vous n’en obtiendrez jamais d’autres de lui. » (Instructions familières en provençal, données à la Magdeleine en 1813) 

Et voici pourquoi ce sermon très spécial a suscité tant de réactions diverses à Aix ! Ref. http://www.eugenedemazenod.net/fra/ - sept. 2010

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