




CONGRÉGATION DE LA JEUNESSE
Comment Eugène s’y prend-il avec ces jeunes choisis avec soin ? «Je leur ai fait, écrit-il à son ami Forbin Janson en 1814, un règlement qui est un petit chef d’œuvre, qu’ils observent avec une ponctualité admirable. Depuis que leur nombre s’est augmenté, nous avons pris une nouvelle forme; il faut des épreuves, etc., et n’y entre pas qui veut. »
Pour les Congréganistes en effet l’horaire des jours de réunion est très chargé. Depuis tôt le matin se succèdent lectures, prières, instructions, Eucharistie, Office de la Vierge, première messe et retour en ville pour la grand-messe (probablement pour ne pas indisposer les curés), et encore les Vêpres, et une heure de catéchisme à laquelle « tous assistent pourtant » bien qu’elle soit dédiée à ceux qui en ont besoin …
« Tout le reste du temps jusqu’au soir, écrit encore Eugène, est employé au jeu. J’ai un joli enclos à la porte de la ville. J’y ai pratiqué une chapelle pour nos exercices spirituels. Ils ont dans le jardin tout l’espace nécessaire pour jouer aux barres, aux boules, etc. »
« Si je n’y prenais garde, écrit-il encore, ces enfants me prendraient tout mon temps. Il semble qu’ils ne peuvent vivre sans moi, et je touche au doigt le bien que le Seigneur leur fait par mon ministère. »
Eugène ne ménage pas son temps. On devine avec quelle joie il rend grâce au Seigneur lorsque des fruits commencent à apparaître chez les Congréganistes qui deviendront à leur tour apôtres dans leur propre milieu.
« Ce qui avait commencé avec 7 jeunes hommes avait augmenté à 60 en 1814. Trois ans plus tard, ils seront 280. Au point que « les parents chrétiens voudraient, tous, que je me chargeasse de leurs enfants », explique Eugène à son ami Forbin-Janson.
Aucun favoritisme ! Toujours fidèle à sa ligne de conduite, Eugène confirme à son ami que le fait de se reconnaître « parents chrétiens » n’est pas le sésame qui ouvrira automatiquement l’accession à son groupe de jeunes. On comprend que ces « autres conditions que leur bon désir » dont il parle se trouvent dans le respect des règlements émis pour donner naissance à des apôtres fervents dans leur époque troublée. (*)
La restauration de la monarchie avait permis à la Congrégation de la Jeunesse de sortir de sa clandestinité. « À la mort de Mgr de Mazenod, en 1861, Mgr Chalandon, évêque d’Aix, écrira que les fruits de cet apostolat étaient encore visibles dans la ville. (**) (*)
http://www.eugenedemazenod.net/fra/ – 19 octobre 2010
(**) Cardinal Roger Etchegaray – Vie d’Eugène de Mazenod – p. 60


Eugène de Mazenod et Forbin Janson