




Éloge à Pierre-Olivier
lors de son ordination épiscopale le 22 juillet 2018
Distingués invités, Évêques, religieux, religieuses, représentants du monde civil, mes enfants et petits enfants, familles et amis,
Cher Pierre-Olivier,
Vous conviendrez que c’est difficile pour une mère de résumer en quelques mots la vie de son enfant, mais je vais tenter de rendre compte, bien sommairement, de ce que tu as été comme enfant et de ce que tu es devenu comme homme.
Tel ton frère Étienne et ta sœur Karine, tu étais un enfant désiré…mais tu te faisais attendre…
C’est à Marseille sur la tombe de Saint Charles Eugène de Mazenod, Père fondateur des Oblats de Marie Immaculée, où j’ai prié pour devenir enceinte que tu as commencé d’exister, du moins dans mon cœur. Malgré la menace de te perdre, tout au long de ma grossesse, tu es né à terme à la Maternité de Montpellier en France dans la nuit du 22 novembre 1970, à 01h30, entouré du médecin, d’une sage-femme, de ton père Jean-Yves Tremblay qui était si fier et de ta mère béate.
Tu voulais naître… et tu devais naître…
On t’a installé dans un petit berceau à côté de moi et j’ai passé le reste de la nuit à te regarder et à pleurer de joie. Tu étais si beau, si calme. Quel cadeau, quel bonheur!
Avec le retour au Québec, huit mois après ta naissance, lors de ton baptème, tu marchais à 4 pattes sur l’autel vers le bassin d’eau bénite. Était-ce une prophétie dans ton choix de vie? Dieu seul le sait….
À Gatineau, tu as grandi et évolué bien normalement avec ta famille et tes amis. Il y a eu l’école, le scoutisme, le piano (parce que tu as démontré très jeun une oreille musicale), le GO (jeu de l’esprit dans lequel tu as excellé au niveau national jusqu‘à être choisi pour représenter le Canada aux jeux olympiques de l’esprit (mind-games) en Chine en 2008). Ce jeu a façonné en quelque sorte ta façon de voir le monde et surtout, de t’ouvrir à d’autres cultures. Ton goût pour la lecture a commencé très jeune car, tard dans la nuit, très souvent tu lisais avec une lampe de poche sous tes couvertures.
Vers 14 ans, au secondaire, au Collège St-Alexandre, tu nous as annoncé que tu voulais devenir prêtre missionnaire, à la suite du témoignage du Père Meunier, père blanc d’Afrique. Depuis ce temps, tu n’as pas changé d’idée, tu es resté fidèle à cet appel.
Après ton secondaire, ton collégial à Cap-Rouge, ton baccalauréat en théologie à l’Université Laval, tu t’es engagé à devenir prêtre missionnaire de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée.
Nous t’avons accompagné, ton père et moi tout au long de ton cheminement vocationnel, non sans te mettre à rude épreuve par moments. Avec un père qui avait été chez les Oblats avant toi et qui avait le talent épique de confronter les convictions et une mère qui faisait un doctorat en théologie pastorale à l’Université de Montréal, et qui ne manquait pas de critiquer l’Église structurelle pour son manque d’ouverture au sujet de la place des femmes dans l’Église, je dirais que tu t’en es très bien tiré. Je me souviens de discussions enflammées autour de la table avec Judith, Roman, Rosi, Christian, Marc et tant d’autres.
Après ta maîtrise en Missiologie à l’Université St-Paul, tu es parti faire un stage pastoral à Chibougamau, ville remplie de gens chaleureux et accueillants, où tu as été ordonné diacre, par Mgr Drainville. Tu as ensuite été ordonné prêtre le 22 mai 1999, à la paroisse Sacré-Cœur d’Ottawa par Mgr Rouleau, un ami de la famille. Tu as commencé ton ministère de prêtre à Chibougamau pour ensuite revenir à Québec pour faire ton doctorat en Théologie pratique, à l’Université Laval sous la direction de Gilles Routhier. C’est dans ce projet doctoral que tu as mis sur pieds « le Tisonnier », groupe de jeunes qui ont cheminé avec toi dans ta réflexion sur la mission dans le monde d’aujourd’hui et qui sont représentés ici par Patrice et Dominique ainsi que Marie-Hélène. Par la suite, tu as été nommé curé de la Paroisse Sacré-Cœur d’Ottawa jusqu’en janvier 2016. Depuis février 2016, tu œuvres comme Recteur au Sanctuaire Notre-Dame du Cap et tu y as enclenché un grand chantier de réfection qui sera mis en marche très prochainement, et un renouvellement missionnaire.
Aujourd’hui, nous sommes réunis pour célébrer l’immense honneur que le Pape François nous a fait, en te nommant Évêque auxiliaire du diocèse de Trois-Rivières. Ton frère Étienne, sa conjointe Annick, ta sœur Karine et son mari Patrice, tes nièces et moi-même voulons t’offrir nos vœux de bonheur et de sérénité dans l’accomplissement de cette nouvelle mission. Quand je pense à ma mère Hazel Desroches dont la mémoire est honorée ici par la présence de deux de ses sœurs et de mon père Lucien Robitaille dont les dix enfants sont ici aujourd’hui (frères et sœurs) ainsi que des représentants de la famille de Jean-Yves, une sœur et des neveux et nièces Tremblay, c’est un moment de grande fierté pour nous tous. De plus, je veux souligner la présence du Père Luc Tardif, Provincial des Oblats de la Province Notre-Dame du Cap, (ma seconde famille en tant que laïque associée) ainsi que les membres du Conseil provincial et leur dire toute ma reconnaissance pour leur soutien, leur générosité, leur ouverture d’esprit à ton égard Pierre-Olivier, depuis que tu es Oblat. L’honneur qui t’est faite aujourd’hui rejaillie sur eux tous.
Enfin, je tiens à te dire mon fils à quel point ton père serait aussi fier que moi aujourd’hui, de te voir ordonné Évêque par Monseigneur Bouchard. Que Dieu te bénisse, que Jésus continue d’être ton Ami, que l’Esprit Saint t’éclaire et te guide, que Marie te protège.
Je termine avec la voix du cœur, je t’aime mon fils et je te souhaite de continuer d’être heureux,
Ta mère, à Trois-Rivières, le 22 juillet 2018